Biographie
A mi-chemin entre le manga et le franco-belge, Didizuka est l’un de ces amateurs qui jouent de toutes leurs influences !
Didizuka a toujours été passionnée par le dessin, plus précisément par l’animation et surtout par la bande dessinée, découvertes durant son enfance. Ces parents possèdent une collection de vieilles BD telles que Rahan, Spiderman et autres recueil du feu Journal de Tintin. Ces deux genres lui ont donné, petit à petit, envie de passer de simple lectrice passive à lectrice active, c’est-à-dire, à la création, afin de partager avec des lecteurs et des spectateurs des histoires et des émotions, au travers de ces imaginaires.
C’est en découvrant un extrait de Ranma 1/2 publié dans le magazine PlayerOne, extrait qu’elle garde précieusement, que, séduite par le dynamisme et l’enchainement presque cinématographique des cases, elle décide de se poser les questions du rythme, du cadrage, des plans, de l’écriture narrative et donc, d’étudier aussi bien les mangas, que les comics et bien sur les BD bien de chez nous en en tirant des leçons qu’elle cherche toujours à faire siennes et à appliquer dans ces différents travaux. De ces premières réflexions naitront des histoires fantastiques dessinées sur du papier jaune, et reliées à la main.
Afin d’assouvir sa passion, elle continu de travailler pour elle, mais aussi pour les journaux du collège et du lycée (Cyber World Mega City Pyramid TRY 2004…).
En 1997, bien qu’elle soit une néophyte de 15 ans, la société Nishi Edition, basée à La Rochelle et qui avait créé le magazine Nishi Paradise, lui propose de réaliser le premier « manga made in France ». Pour répondre à cette commande, elle met en avant le fruit de ses premières réflexions : notamment de l’écrire dans le sens de lecture français. En un mois, en plus de ces cours, elle dessine une bd de 200 pages (inachevée) Kitsune. Hélas, lorsqu’elle revient voir la maison d’édition, la société avait mis la clé sous la porte.
L’année suivante, elle participe durant un an, au club de BD de Tonnay-Charente. Mais, lui non plus n’a pas duré. Elle contribue à son premier fanzine en 2000, BD Dido, en publiant des strips et une BD d’une dizaine de page, 10 ans. Parallèlement, elle participe au concours de la BD scolaire d’Angoulême, où elle eut la mention joli coup de crayon.
Elle réitère en 2001, mais n’a alors qu’un remerciement pour sa participation. En avril de la même année, elle crée un fanzine avec des amis : Crucify – nom donné en hommage au groupe de rock X-Japan et son morceau Crucify my love. Le premier numéro de plus de 130 pages sort en octobre 2001. Ce fanzine durera sept ans, avant de passer sous forme numérique : E-Crucify, qui existe toujours à l’heure actuelle. Depuis l’origine, elle est la créatrice de la mascotte et la rédactrice en chef, elle se charge de trouver des dessinateurs, des fonds… Ce projet a rapidement été pris en charge par des structures locales (FLAIJ, CAP…) qui lui ont donné des fonds pour sortir les numéros régulièrement. Trouver des sponsors est une tâche des plus difficiles et ingrates, internet est un luxe à l’époque. Le fanzine est imprimé chez un reprographe rochelais. Mais quand on est passionné, on se démène !
La longévité de la revue, bien qu’elle a connu quelques remaniements, prouve que ça n’a pas été fait en vainc. Grâce à l’aide fournie par la mission locale, deux membres de l’équipe ont pu aller au Cartoonist XIV de Paris en 2002, où fanzines, porte-clefs en perles, cartes et posters furent mis en vente.
Une exposition a aussi été organisée dans la ville de Tonnay-Charente, au local Jeunes, avec affichages d’originaux et ventes de fanzines… La même année, elle participe au concours de BD organisé par le Second Salon Grand Large de La Rochelle et obtint le premier prix, l’écume d’or jeunesse, avec sa BD en deux planches, La mer. Elle continue ses études de première S et terminale S, option arts plastiques.
Puis elle entre en faculté des sciences, ou elle s’occupe de la couverture du journal de l’Association des étudiants en sciences et de sa mascotte, Miss Electron, avant d’accéder après obtention de sa licence en Sciences Physiques, à l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image de Poitiers, où elle se trouve de 2004 à 2010.
Parallèlement à ces nouvelles études qui lui permettent enfin de se perfectionner dans ce qu’elle aime plus que tout, elle participe à divers fanzines tels Angel’ Art, Manga Style, entre autres, et évidement E-Crucify… Elle n’a eu de cesse, durant ces années, d’avoir une production belle, affirmée, et soutenue. Elle cherche à mêler ses influences dans chacune des bandes dessinées qu’elle réalise.
Ainsi, une bande dessinée qu’elle a repris il y a peu (histoire publiée à la base en petits fascicules par une association nantaise qui ne lui a plus donnée de nouvelles depuis trois ans, malgré des relances régulières), afin de l’achever, May Iyoko, est écrite dans le sens français, avec des bulles carrées – franco-belge par excellence – tout en recherchant une dynamique des plans et des cadrages, que l’on retrouve dans le cinéma ou le manga. L’histoire relate les aventures d’une jeune gymnaste, dont le corps passe d’homme à femme, depuis un malheureux concours de circonstance, ce qui n’est pas sans rappeler Ranma 1/2…
Cette histoire est maintenant lisible gratuitement en ligne, sur un hébergeur de webcomic. Elle apprend à mieux utiliser la couleur, mais elle conserve sa prédilection pour les dessins à la plume en noir et blanc. C’est l’œil affuté qu’elle préfère un dessin à la plume où se ressentent les micro-hésitations du dessinateur à un dessin réalisé par ordinateur, très chirurgical, et par suite assez froid.
En 2008, elle participe au concours manga Fnac où elle finit quatrième de la catégorie seinen avec sa BD Pagode, déjà inspirée par un poème de Paul Claudel.
2009 et 2010 ont été principalement occupés par la préparation de son DNSEP, consistant en la réalisation d’un film d’animation, en images de synthèse, noir et blanc et en relief, reprenant un graphisme proche de la bande dessinée, inspiré de Sergio Toppi qu’elle admire depuis des années. Il s’agit de Théorie des perturbations. Elle s’est posée la question du Vide de l’image, qui permet de voir les volumes, comme le pensaient les peintres de la Chine ancienne.
Ce lourd projet ne l’empêche pas de fournir plus de 140 pages de bandes dessinées ! Elle fait plusieurs One-shot de toutes sortes, adaptation (le chef d’œuvre inconnu), fan-art (Card Captor Tomoyo) ou suivant son inspiration (Transformation). Elle participe également aux 24 heures de la bande dessinée, lancée par le festival international de la BD d’Angoulême, et écrit dans cette optique l’esprit conservateur : la découverte d’un musée pas tout à fait comme les autres, hanté par des esprits. Elle continue ses séries,(Les secrets dévoilés …). C’est ainsi qu’elle a fait trois nouveaux chapitre d’une série commencée en 2008 : Cut Off, qui raconte l’histoire d’un triangle amoureux dans le milieu du cinéma, entre une figurante, un réalisateur et l’actrice principale.
Elle obtient son DNSEP avec mention. S’il lui avait pris beaucoup de temps, à la fois au niveau de la conceptualisation et de la réalisation (modélisation des personnages en images de synthèse, capture des mouvements par un acteur, mise en place des dessins des différents personnages, travail sur le son…) elle a désormais le champ libre et peut continuer ses recherches, à la fois graphique, en retournant vers la bande dessinée, et en réalisant des trailers pour des albums d’autres artistes mangakas. La plupart sont qualifiés, en France, comme provenant d’une culture underground, comme le très célèbre Maruo et sa chenille. Dans un univers plus enfantin, elle a aussi mis en mouvement l’univers de peinture développé par Tomonori Taniguchi, avec ses livres destinés à la jeunesse comme Pinocchio ou Cache-cache.
À présent, le gros projet sur lequel elle a travaillé pendant neuf mois, l’extraordinaire développement du rat bleu, créé par le groupe Xtra Xtra Orchestra, est fini. Elle a mis en place toutes les boucles d’animations, ainsi que certains décors. Ils ont ensuite été mis en couleur et animé par une autre équipe. Les deux présentations du concert au public furent des succès, et le spectacle va se déplacer dans toute la France dans les mois à venir.
Elle a aussi achevé sa bande dessinée Cut Off, mettant un terme aux aventures de Chloé, Peter et Inès au bout des huit chapitres prévus. Elle se tourne à présent vers la collaboration avec plusieurs scénaristes – tel Jean Michel Gernier – sur plusieurs projets à traiter en parallèle.
Elle a réalisé une série de peintures, Origami Stars, qui font travailler le rapport d’une figure de papier plié en trois dimensions avec les deux seules dimensions de la toile. Elle a aussi réalisé un épisode de la vie de Beef, un personnage qu’elle a créé, écrit par Sissy, ainsi qu’une courte BD en couleur dont le scénario est signé JM Gernier, On lave son linge sale en famille.
Depuis, elle se consacre à illustrer les Chroniques de Yelgor, écrit par JM Gernier, réalisé de grands dessins aux pastels et poursuivre quelques projets personnels de BD : Elle était là et Journey.