Ukiyo-e au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles

Je suis allée profiter de cette somptueuse et immense exposition d’estampes, Ukiyo-e [1], au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles. Il faut dire que j’ai sauté sur l’occasion, car je n’ai pas été voir celles de Hokusai exhibées à Paris… 416 estampes ont été sélectionnées parmi celles de l’importante et internationalement réputée collection du Musée, qui contient plus de 7 500 pièces. En raison de leur sensibilité à la lumière, elles ont été montrées en deux fois (j’y suis donc allée à deux reprises). J’ai pu voir, entre autres, Hokusai, Hiroshige, Harunobu et beaucoup d’autres artistes que je ne connaissais pas.

L’exposition était bien organisée : dès l’entrée, le visiteur est invité à découvrir les techniques de gravure : outils, plaques de bois, plusieurs étapes de la mise en couleur permettent de se faire une idée du processus long et minutieux. Puis, on trouve un classement par évolution technique avec une sélection d’œuvres, en noir et blanc (vers 1720), les prémisses en couleur, le gaufrage, le collage de tissus, jusqu’aux polychromes du début du XXe siècle (shin-hanga).

En excellent état de conservation, la plupart d’entre elles semblent avoir été imprimées il y a à peine quelque mois ! À part, une salle présentait des estampes érotiques (Shunga). Les autres pièces contenaient un panel de travaux aux thèmes variés par époques et par artistes : Courtisanes, samouraïs, mont Fuji, paysage, acteur, vie quotidienne, illustrations de poèmes et de romans, des Yokaï, des animaux… Avec cette sélection intelligente, on remarque les évolutions graphiques et techniques, les préoccupations des peintres, l’arrivée de l’Occident avec l’utilisation de la perspective, des couleurs synthétiques comme le bleu de Prusse.


J’ai été très étonnée par la précisons des gravures, notamment pour les motifs des textures, les compositions recherchées et la ligne pure, les représentations stylisées. Les reproductions dans les livres ne rendent vraiment pas hommage à la qualité des estampes.

Je suis resté un peu plus dubitatif sur les travaux de l’auteur de bandes dessinées et illustrateur Dimitri Piot qui exposait une quarantaine d’estampes à sa sauce, des croquis montrant le processus de création. Si je comprends la démarche, je pense qu’il manque encore un petit quelque chose pour en faire des œuvres dignes de ce nom.

[1] Le terme japonais ukiyo-e, d’origine bouddhiste, signifie littéralement « images du monde flottant ». Cela fait référence à la vie sur terre, associée à la souffrance et à l’impermanence, puis, plus tard, cela devint synonyme de plaisirs et de légèreté.






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