Exposition Kazuo Kamimura à Angoulême 01
Cette année, je suis allée passer quelques jours à Angoulême, pour profiter un peu du FIBD. Un peu, car il est difficile d’en faire le tour, de se régaler de toutes les activités, de toutes les conférences, de toutes les expositions et autres joyeusetés. Cependant, je me devais de voir celle consacrée au mangaka Kazuo Kamimura, artiste que j’affectionne énormément, avec Osamu Tezuka dont il fut l’assistant. Pour être honnête, j’y suis allée deux fois !
Kazuo Kamimura est un bourreau de travail, né en 1940, décédé à l’âge de 46 ans. Avec l’aide de ses assistants qui jouissaient d’une très grande liberté dans la conception des décors et des ambiances, il pouvait abattre jusqu’à 450 planches par mois ! Et je ne compte pas les illustrations…
Il est le dessinateur de Lady Snowblood, scénarisé par Kazuo Koike, dont l’adaptation au cinéma avec l’actrice Meiko Kaji fera connaitre cette histoire au-delà des frontières insulaires. Quentin Tarantino s’en inspirera pour son film Kill Bill.
En France, ses mangas (Maria, Lorsque nous vivions ensemble, Le club des divorcés…) sont principalement disponibles aux éditions Kana. Mettant en scène des femmes, les ouvrages exposent leurs turpitudes, leur destin, leur condition dans un Japon de l’après-guerre et quelques récits historiques. Ils s’adressent à un public mature, car débordant de sensualité, de violence pour certains. Son trait à l’encre cerne les contours à la manière d’estampes modernes, qui ont ingéré des influences occidentales — dû à ses études de design, puis son travail dans l’illustration publicitaire —. L’impact esthétique est fort délicat et d’une élégance rare. Son découpage, cinématographique.
Exposées pour la première fois en France, près de 150 pièces variées s’offrent à notre regard : planches de manga, illustrations… Les œuvres sont regroupées par thèmes : l’amour, les fleurs, la vengeance, la mode… La scénographie est sobre et soignée : les dessins sont encadrés, sous verre, dans une ambiance feutrée. Discrètement des haut-parleurs diffusent des chansons de Meiko Kaji. Et on se surprend à contempler chaque trait, chaque élément composant l’image. À noter la correction au blanc sur les originaux, la précision des hachures, le découpage délicat de la trame.
Exposition Kazuo Kamimura, Musée d’Angoulême du 26 janvier au 12 mars 2017.
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