Angel/Dust
Yuina s’enferme dans la solitude afin de fuir ses ennuis et tout ce qui pourrait nuire à sa famille d’adoption : elle vit avec sa tante ; sa mère est décédée et son père est trop pris par son travail pour s’occuper d’elle. Elle aime chanter, mais elle est trop timide et manque de confiance en elle. Elle s’arrange donc pour ne jamais être en retard, avoir de bons résultats scolaires. A l’opposé, Séraph est dynamique, spontanée, courageuse et ouverte d’esprit. Ces mœurs sont très différentes et libres : elle n’hésite pas à embrasser à pleine bouche, à dormir dans le même lit que l’héroïne. Ces deux personnages, très opposés, deviendront amies et apprendront l’une de l’autre, tout en combattant une ennemie…
Angel/Dust est mal écrit et confus. Les idées ne sont pas développées. Une montagne de clichés commence dès le prologue avec des dialogues autour de la mémoire de la Planète et des Dieux… puis suit avec le réveil de Yuina Hatori, sa voix off qui la présente en une pause maniérée. La page suivante, elle sort, en retard pour aller en cours et se vautre par terre dans un gag d’une originalité foudroyante… Elle se repose sur une balançoire et un Ange, d’apparence féminine, débarque. Cet ange est à la recherche des « ailes noires » et se confie directement à la lycéenne : c’est un bioroïde, de type Emulator, sans nom, mais possédant un code hiérarchique : Seraph. Seraph embrasse à pleine bouche Yuina pour récupérer une copie de ses connaissances et en savoir plus sur son environnement.
Yuini se réveille, chez elle, dans son lit avec la visiteuse, pourvu d’un charme androgyne (difficile à comprendre graphiquement). L’histoire continue avec un chapitre où les demoiselles s’amusent et font du shopping, puis elles fusionnent, donnant naissance à une autre jeune femme, plantureuse, bien sûr. Seraph lui propose de devenir son « maitre ». Mais apparait l’ange aux ailes noires… qui s’avèrent appartenir à une amie d’enfance… et tout fini bien après moult pirouettes scénaristiques convenues.
Avant d’être compilés en un seul volume, les divers chapitres de ce récit ont été publiés en 2001 dans le magazine japonais Newtype [2] qui a vu passer des bandes dessinées beaucoup plus intéressantes et abouties telle que The Five Star Stories de Namoru Nagano. Même s’il s’agit d’un premier manga pour Aoi Nanase, on peut se demander ce qui poussa Tonkam à le proposer en français. La traduction est approximative, certaines cases et bulles mal nettoyées, des marges énormes en haut et en bas sont désagréables [3] , et les pages, non numérotées. Les onomatopées ne sont ni traduites ni sous-titrées, et le travail minimum syndical au niveau du lettrage permet de comprendre qui parle. À part ça, comme dans la version japonaise, des pages en couleurs et un poster ouvrent le livre et un effet verni est appliqué sur la couverture, assez attirante. la quatrième semble inspirée par une illustration de Kosuke Fujishima, l’auteur de Ah ! My goddess.
Mais Aoi Nanase ne brille pas par ses talents : piètre scénariste, sa mise en scène est plate et ennuyeuse, les décors extérieurs photographiques intégrés du plus mauvais gout, le design des personnages peu créatif, et rappelant très fortement le canons de la fin des années 90’ s… pèle mêle ça peut rappeler les travaux des Clamp, You Higuri ou Kazushi Hagiwara, mais en moins bon. Angel/Dust a été élaboré en grande partie sur informatique via le logiciel Painter. Les cases sont souvent très grandes, où se superposent visages et corps dans de très nombreux fonds abstraits. Dans la postface, l’artiste avoue avoir introduit dans ce récit « tout ce qu’elle aimait ».
Ce manga est peut être réalisé avec sincérité, mais il montre que Aoi Nanase reste sur du déjà vu, déjà lu et n’offre rien de particulier, de plus travaillé, voir d’incongrus au sein de choses tellement éculées.
On ne peut même pas dire que pour une première, c’est pas si mal ; certains dessinateurs ont publié des œuvres plus fortes en commençant. Et l’auteure n’est pas une débutante : elle a produit de très nombreuses BD au sein de ses fanzines [4].
Angel/Dust est un one shot pour les curieux, ceux ne savent plus quoi lire ou les collectionneurs pur et dur de tout ce qui sort en langue française. Les autres passeront facilement leur chemin : le graphisme n’est pas intéressant pour qu’on s’y attarde, la mise en scène est d’une platitude à faire mourir d’ennuis et l’histoire, creuse.
J’ai été étonnée en voyant le titre de ta critique manga, car je pensais que cette oeuvre avait la réputation de ne pas être particulièrement réussie et la voir sur ton blog voudrait dire que je me serais trompée ?! ^^ »
Après lecture, je suis bien contente de me dire que j’ai une bonne mémoire ?! XD
Et je suis sûre de ne pas lire ce titre, donc. =p.
Non, tu ne perds rien du tout à ne pas la lire :p
En tout cas, ce titre m’a inspirée cette chronique. J’espère pouvoir alterner des œuvres, sur ce blog, qui m’ont enthousiasmées et d’autres non.