Le japonais du manga

Le japonais du manga
Auteurs : KADOKURA Shima  & RAILLARD Misato
Éditeur : Assimil-Kana
Type: Lexique

208 pages, 12 euros

Le japonais du manga, collaboration entre Kana et Assimil – le spécialiste des langues — est un lexique qui introduit les mots de l’univers de la bande dessinée japonaise (genre, matériel…), des différents métiers qui y sont attachés (mangaka, assistant, éditeurs…) ainsi que de quelques aspects de la civilisation insulaire qui rythment certaines histoires (saisons, école…).

Ce guide particulier sorti en mars 2015 se présente au format poche avec un papier de qualité, une reliure cousue, et une couverture cartonnée, bien que s’abimant facilement. Comme le rappelle le verso, l’ouvrage n’est dédié ni à l’apprentissage de la langue japonaise ni à celui du graphisme typé « manga ». Il permet d’appréhender le vocabulaire lié au paysage éditorial des manga, média de masse qui a contribué à la diffusion de la culture populaire japonaise en Occident.

Ce lexique a été écrit par Shima Kadokura éditrice et rédactrice freelance Japonaise, et Misato Raillard, traductrice du japonais vers le français qui a travaillé notamment sur La rose de Versailles

Catherine Garnier, connue pour ses cours de japonais, apporte une aide plus linguistique au sein d’encadrés consacrés à la langue nipponne. La couverture ainsi que les quelques illustrations intérieures sont l’œuvre de la dessinatrice Junko Kawakami dont le manga : It’s your world, a été publié par Kana.

Le japonais du manga se compose de plusieurs parties qui suivent une certaine logique : de la création à l’édition, la vente et la lecture des mangas. Les différents chapitres abordent des points spécifiques : qui sont les auteurs de manga, les assistants et les éditeurs, comment devient-on mangaka, la commercialisation, les revues, l’anatomie d’une planche, les outils – plumes, papier, encre… — le métier, l’argent, les personnages, les impressifs [1]… Plus de 300 termes sont expliqués avec l’écriture en japonais, la transcription en rōmaji [2] et la traduction en français. Un bon tiers des mots sont connus du public francophone, d’autres, plus pointus, sont à découvrir. Un index, des sources et des idées de lecture complètent le tout.

Le japonais de manga survole les notions présentées, mais n’en approfondit aucune. Trop peu d’exemples sont donnés pour illustrer les propos. L’absence d’une iconographie plus abondante se fait sentir pour les néophytes qui ne connaîtraient pas les trop peu d’œuvres citées ou les mangakas dont il est question : Maruo Shuehiro [3], Tezuka Osamu…
Le livre n’est pas exempt de défauts. La liste serait longue à faire, mais on y trouve, en vrac : des erreurs dans les traductions [4] , des dates approximatives (l’époque de Tezuka…) et les chiffres sans source [5], des noms d’auteurs sont aussi oubliés quand une publication est mentionnée [6], des définitions manquantes [7] ou superficielles, voire inexactes [8], sans omettre les phrases maladroites [9], un vocabulaire mal choisi qui laisse penser que lecteur ne possède pas le bagage linguistique adéquat : le chapitre Le nom des parties d’une planche de manga aurait dû s’intituler  Anatomie d’une planche de manga !

Le japonais du manga est un livre agréable à prendre en main. Il s’adresse aux curieux voulant pénétrer succinctement cette industrie particulière et qui sauront passer outre les défauts et erreurs pour découvrir le jargon technique — qui n’est pas utile de connaître pour lire et apprécier les manga —.

Plus qu’un lexique sur le vaste univers de la bande dessinée japonaise, Le japonais du manga est un guide sur la manière de construire et de penser des mots au sein d’une langue autour d’un thème commun qui aurait gagné à être un peu plus abouti.

[1] Les impressifs sont un ensemble plus vaste que les onomatopées. Ils expriment les 5 sens et sont parfois difficiles à transposer en langue française hormis par des détours tels que : sourire, regard glacial… Il existe un livre -que je n’ai pas lu- dédié à ces mots particuliers :  Les Impressifs japonais, Analyse des gitaigo et inventaire des impressifs japonais, de Sanae Tsuji.
[2] Caractères latins.
[3] Le japonais du manga, p.138 : Mention de Maruo sans aucun travail présenté et aucun visuel pour se faire une toute petite idée de son graphisme.
[4]Titres de certaines œuvres : Saylor Moon au lieu de Sailor Moon, p.114…; de transcription : Kanojo au lieu de Kareshi p.128…)
[5] Le japonais du manga, p.135 : à propos des ventes du manga One Piece : combien de volumes pris en compte, sur combien d’année ? etc.
[6] Ibid p.136 : Chie, une vie de chat est l’œuvre de Konami Kanata.
[7] Par exemple p.158 : amiten qui signifie points.
[8] Le japonais du manga, p.139 : le manga d’horreur serait le contraire du manga comique…
[9] Exemple : tic d’écriture redondant : pour n’en citer qu’un/qu’une…






Un commentaire pour “Le japonais du manga”

  1. C’est marrant, y’avait une petite chronique dans un coyote mag de ce bouquin, et ils avaient l’air de dire, si je me souviens bien, qu’il était trop pointu et fourni justement pour les curieux de passage, plutôt à réserver aux personnes voulant approfondir leurs connaissances ! XD

    Comme quoi !! ^^

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