Baubo, la vulve mythique Auteur : DEVEREUX Georges Éditeur : Payot Type: Essai Intriguée par la quatrième de couverture qui mettait en parallèle Déméter et Amaterasu, toujours à la recherche de liens et d’idées neuves, ainsi que d’enrichissement culturel, j’achetais ce livre… un essai très intéressant sur Baubo et ses semblables. Baubo est une servante de Déméter qui se dénuda et exhiba son vagin pour dérider la déesse du deuil de sa fille Perséphone. Déméter et Amaterasu ne sont pas les seules figures mythologiques à être analysées. L’auteur y mêle des cas concrets en relatant les rêves de certains de ces patients, des expressions que l’on emploie couramment, des traditions des civilisations Mohaves, les ventres faciès… Méduse accroupie, tirant la langue aurait de même un rapport plus ou moins lointain, ainsi que l’action de dénuder son pubis pour insulter son ennemi… Le domaine est vaste, très vaste et complexe !

À travers le mythe de Baubo, George Devereux explore la différence des sexes (concave, convexe…), il développe le sujet du désir de la femme, sa symbolique et les fantasmes qu’il suscite chez l’homme, mais aussi la beauté ou la laideur du vagin, son interaction avec le phallus, l’envie de l’homme de posséder un appareil génital féminin interne et externe… et le pouvoir créateur de la vulve éclipsé par l’importance aujourd’hui accordée à la verge.

Pendant plus de trente ans, George Devereux amassa une prodigieuse quantité d’informations de toutes les époques et de toutes les cultures sur Baubo et tout ce qui pouvait s’en approcher. Il utilisa ses compétences psychanalytiques avec ses connaissances helléniques pour en tirer des analyses passionnantes. Le livre aborde les mythes, mais aussi la psychologie, crée des liens, des associations libres avec d’autres civilisations et des objets antiques.

Le livre est très dense, parfois complexe avec un vocabulaire et des manières de penser très psychanalytiques.
Cependant le texte peut surprendre, car de nombreux propos misogynes et homophobes (qui n’ont parfois pas vraiment d’intérêt dans le sujet qui intéresse) s’y trouvent, ainsi que quelques jugements à l’emporte-pièce. Il faut dire que l’ensemble de ces textes a été écrit au début du vingtième siècle et que l’emprise de Freud est encore très très forte !
Même s’il manque une synthèse conclusive, le travail publié sur la fin de sa vie est passionnant, fascinant, troublant.

Pour en savoir plus sur Baubo.