Japon – Un haïku photographique
Il y a quelques semaines, je suis allée à Rochefort/s mer pour voir l’exposition du photographe Dominique Phillipe Bonnet : Japon – Un haïku photographique. Elle se situerait à Hôtel Hèbre de Saint-Clément, Musée d’Art et d’Histoire.
Une petite exposition pour de magnifiques photos en noir et blanc d’un des pays les plus regardé au monde, surtout par les occidentaux. Éternellement fascinant, actuellement préoccupant… Le Japon c’est, pour l’artiste D.P. Bonnet, « l’autre royaume de la Photographie après la France, son inventeur ! D’une part parce que c’est le pays qui produit depuis près d’un siècle les meilleurs outils photographiques du monde, mais aussi parce que beaucoup de ses paysages, de ses scènes de la vie quotidienne, semblent obéir à une ordonnance indéfinissable et très graphique qui ravit tous les preneurs d’images ! ».
Haïku et photographie ? Compatibles ?
Selon Danièle Duteil (http://www.afhaiku.org/haiku/haiku_afh.html), un haïku est un poème d’une extrême concision. En Occident, il s’écrit principalement sur trois lignes selon le rythme court / long / court : 5 / 7 /5 syllabes dans sa forme classique. Cependant, les poètes contemporains peuvent écrire des haïkus sous des formes beaucoup plus brèves encore et même bousculer le rythme.
Le haïku tire son origine du haïkaï, genre populaire pratiqué au Japon au 16e siècle, se composant de deux parties réparties en 5/7/5 syllabes et 7/7 syllabes. Les poètes avaient coutume d’écrire en groupe et d’enchaîner les versets selon ce rythme. Le premier verset en 5/7/5 de cet enchaînement (renga) constituait le hokku.
Au 17e siècle, Bashô (Matsuo Munefusa, 1643-1694) fractionna la forme ancienne et fit exister le hokku indépendamment. Libre, il était cependant assorti de contraintes telles que l’allusion à la saison (kigo) ou la césure (kireji) fréquemment soulignée par un tiret. Au 19e siècle, c’est Shiki (Masaoka Shiki, 1867-1902) qui sera le premier à le désigner sous le terme de haïku, contraction de haï et de hokku.
Le haïku est né, sans toutefois en porter déjà le nom. Il est par excellence la capture de l’instant présent dans ce qu’il a de singulier et d’éphémère, en ce monde où se côtoient permanence et impermanence. Il est peinture de « l’ici et maintenant », de l’ordinaire saisi avec une extrême simplicité afin de restituer toute la poésie de l’émotion offerte aux sens.
On peut donc en déduire que ces haïku photographiques sont «la capture de l’instant présent dans ce qu’il a de singulier et d’éphémère, en ce monde où se côtoient permanence et impermanence. Ils sont peintures de « l’ici et maintenant », de l’ordinaire saisis avec une extrême simplicité afin de restituer toute la poésie de l’émotion offerte aux sens»
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