OTOMO, Ramen, Kaiju et Pop Culture
OTOMO, Ramen, Kaiju et Pop Culture
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Ce premier numéro à la maquette léchée ne prend pas de risque dans son contenu. Plusieurs articles traitent sans surprise de Leiji Matsumoto (interview et portrait), la succession d’Hayao Miyazaki au sein du Studio Ghibli, Takeshi Kitano (portrait, jeu vidéo et show TV), Godzilla, Kinji Fukasaku, les Tokusatsu [2] ou une collection de photographies de Kaijū [3] sous forme de jouets, la mort des salles d’arcade au Japon, le laser disc de Ninja Scroll, le manga Le Vagabond de Tokyo et même d’intelligence artificielle.
Au milieu de tout ce fatras, pas de représentation féminine ! Actrices (Meiko Kaji, Reiko Ike), chanteuses (Yamaguchi Momoe…), dessinatrices (rien que le Groupe de l’an 24 composé en autre de Moto Hagio et Keiko Takemiya)…, ont pourtant aussi porté du bout des bras cette pop culture.
Foisonnant, pour un premier numéro, les articles oscillent entre une écriture intéressante et des réflexions pertinentes et du survolé (Muscleman aurait mérité beaucoup plus de pages !) et un oubli des citations des références, des sources chiffrées, de quelques crédits iconographiques, et hélas, des coquilles dans les textes (répétitions et fautes diverses). La reproduction de planches en anglais du manga Domu alors que celui-ci a été moult fois sorti en français ajoute au manque de sérieux. La mention de Rockyrama, qui pourtant se concentre sur l’Entertainment US, au lieu d’Otomo dans l’article sur les Tokusatsu, fait penser à de l’autopromotion un peu trop appuyée.
L’équipe rassemble des plumes connues et quelques nouvelles têtes. Ainsi, on retrouve les noms de Cédric Littardi à la publication, qui n’en est pas à sa première incursion dans le monde de la presse [4], celui de Pa Ming Chiu (AnimeLand, J-One, entre autres), Clément Arbrun (Rockyrama, les inrocks…). Il ne manque qu’un encart rendant hommage à tous ceux qui ont déblayé le terrain depuis les années 60-70 puis 80-90 permettant la reconnaissance et le développement de la pop culture nippone en Francophonie (et même s’il s’agit en grande majorité de la rédaction originelle d’AnimeLand [5]). Car c’est bien grâce à eux si ce magazine est là.
Otomo se démarque de la plupart des revues grâce son esthétique : des titres et le sommaire écrits à la verticale, des textes sur des fonds colorés (pas toujours lisibles), le choix des polices de caractères, un rendu photocopie pour certains articles… Le papier intérieur absorbant dégage une bonne odeur d’encre, mais celui de la couverture à tendance à vite s’abîmer. Les 166 pages sont retenues par un dos collé. Les sujets sont plus ou moins classés par thème (manga, yakuza, cinéma…) et l’on se surprend à picorer au gré de ses envies. Car son petit format, rappelant Manga player [6] tient bien en main. La qualité de l’ensemble montre une réelle volonté de partager une passion commune tout en apportant un minimum de contenu.
Otomo n’est donc pas dédié à l’auteur du célèbre manga Akira, mais il rassemble un condensé de la pop culture nippone en omettant aussi de parler de musique et, pourquoi pas, d’art au sens large (Araki par exemple) ! Des articles moins convenus, plus surprenants et allant au fond des choses auraient été les bienvenus dans ce premier numéro. Mais sa maquette soignée, ses partis pris esthétiques et sa thématique forte autour des productions de l’imaginaire nippon font d’Otomo un nouveau magazine prometteur. Les néophytes découvriront quelques artistes, des objets cultes, les plus calés resteront sur leur faim et attendront patiemment le second opus.
Disponible depuis le 6 juillet
Héhé, j’avais ce magazine sur journaux.fr, et ça me faisait bien envie (plus que 30 ans et demi que je n’ai pas acheté ^^’), mais impossible de le trouver dans un magasin de presse, même ceux qui ont Rocky Rama !! l_l
….
Un article nous remet la réalité bien en face du rêve que nous vendait la couverture !! XD
Peut-être le commanderais-je sur l’Internet…. Peut-être !! XD
Je te t’avoue que je ne l’ai pas trouvé en presse… en Belgique, c’est encore plus dur qu’en France (Je l’ai pris sur Amazon et en plus, j’ai eu le droit à quelques cents de réduc pour le même prix qu’en France (si j’achète AnimeLand à BXL, je paye presque 9€ le mag…) !